Italian Fencing - Pini and Juan Bay in Paris
Dublin Core
Title
Italian Fencing - Pini and Juan Bay in Paris
Subject
Periodical
Description
An article on Maestro Pini's visit to Paris and an interview with his student, Juan Bay.
Creator
Léo d'Hampol
Source
l'Escrime Italienne - Pini et Juan Bay a Paris, La Vie Illustre, no. 173, p. 298, February 7, 1902
Date
07 February 1902
Contributor
Dumas (Photographer) ; Bertin & Cie. (Photographer) ; La Vie Illustre (Publisher)
Rights
© Fencing Arms & Artifacts
Format
28.4 x 36 cm (complete periodical, closed)
Language
French
Type
Text
Identifier
2020.04.008
Text Item Type Metadata
Text
L'ESCRIME ITALIENNE. – PINI ET JUAN BAY À PARIS
L'Élevé favori du cavaliere Pini, le senor Juan Bay, une des meilleures lames de la République Argentine, s'est courtoisement mesuré, il y a quelques jours, avec l'amateur parisien Brettmeyer à la salle des Fêtes du Journal, et l'a, par un accident regrettable, blessé assez grièvement à l'aine.
A la suite de cette aventure, nous nous sommes rendu à l'hôtel de Bade, où sont descendus le chevalier Pini et sou élève, pour faire plus ample connaissance avec ces deux "épées" pour lesquelles tous les hommes de sport ont les yeux de Rodrigue.
La physionomie du chevalier Pini est trop connue des Parisiens, pour que nous risquions la plus légère esquisse; moins populaire est celle du senor Bay, qui mérite d'être présenté au grand public.
Le senor Bay est un homme de taille moyen-ne, au visage régulier. Les yeux calmes, droits, dénotent un tempéra-ment spécial d'escrimeur. Il nous reçoit avec une courtoisie toute castillane, s'excusant de ne pas posséder suffisamment notre langue pour se prêter à une interview.
- Qu'à cela ne tienne, cher Monsieur, nous parlerons si vous le voulez bien, comme deux Argentins. - Arcades ambo.
- C'est la première fois, nous dit M. Bay, que je viens en France, et n'était l'accident que je déplore, et qui, j'ose l'espérer, n'aura pas de suite fâcheuse, je me réjouirais du séjour, trop court à mon gré, que j'y ai fait avec Pini.
- Que pensez-vous de nos usages qui nous commandent de nous aligner pour le moindre différent?
- Je pense, nous répond gravement notre interlocuteur, et son visage prend une expression sérieuse, qu'en multipliant les affaires d'honneur, vous leur enlevez toute leur solennelle grandeur. Vous allez sur le pré, sans autre souci que de donner satisfaction à une galerie turbulente et légère, aussi légère d'ailleurs que la blessure que vous infligerez ou que vous recevrez. Ces rencontres, je ne puis les approuver.
- Comment vous, senor, vous un descendant des conquistadores, vous nous reprochez de mettre pour un oui ou pour un non, flamberge au vent?
- Ouand on va sur le terrain, c'est que la chose en vaut la peine ; et il faut pour que l'honneur soit satisfai l.que l'un des deux adversaires reste sur le carreau.
- Vous êtes-vous déjà battu?
- Jamais. Je répugne à verser le sang et ne suis pas querelleur.
- L'escrime est sans doute un des sports favoris de l'Argentine?
- Il n'y a guère que quatre cercles d'escrime, dont le principal est celui du Jockey-Club, et à Buenos-Ayres seulement, car dans les autres villes de la République, on ne fait ni épée ni fleuret. A Buenos-Ayres même, on ne fait d'escrime que dans les familles riches.
- Si bien que dans cet heureux pays, le duel est à peu près inconnu?
- A peu près.
- Merci, senor, et pardonnez-nous une curiosité que votre réputation permet de présenter comme légitime.
- Hasta mas ver! au revoir, nous dit l'habile escrimeur en nous reconduisant jusqu'au palier.
LÉO D'HAMPOL
L'Élevé favori du cavaliere Pini, le senor Juan Bay, une des meilleures lames de la République Argentine, s'est courtoisement mesuré, il y a quelques jours, avec l'amateur parisien Brettmeyer à la salle des Fêtes du Journal, et l'a, par un accident regrettable, blessé assez grièvement à l'aine.
A la suite de cette aventure, nous nous sommes rendu à l'hôtel de Bade, où sont descendus le chevalier Pini et sou élève, pour faire plus ample connaissance avec ces deux "épées" pour lesquelles tous les hommes de sport ont les yeux de Rodrigue.
La physionomie du chevalier Pini est trop connue des Parisiens, pour que nous risquions la plus légère esquisse; moins populaire est celle du senor Bay, qui mérite d'être présenté au grand public.
Le senor Bay est un homme de taille moyen-ne, au visage régulier. Les yeux calmes, droits, dénotent un tempéra-ment spécial d'escrimeur. Il nous reçoit avec une courtoisie toute castillane, s'excusant de ne pas posséder suffisamment notre langue pour se prêter à une interview.
- Qu'à cela ne tienne, cher Monsieur, nous parlerons si vous le voulez bien, comme deux Argentins. - Arcades ambo.
- C'est la première fois, nous dit M. Bay, que je viens en France, et n'était l'accident que je déplore, et qui, j'ose l'espérer, n'aura pas de suite fâcheuse, je me réjouirais du séjour, trop court à mon gré, que j'y ai fait avec Pini.
- Que pensez-vous de nos usages qui nous commandent de nous aligner pour le moindre différent?
- Je pense, nous répond gravement notre interlocuteur, et son visage prend une expression sérieuse, qu'en multipliant les affaires d'honneur, vous leur enlevez toute leur solennelle grandeur. Vous allez sur le pré, sans autre souci que de donner satisfaction à une galerie turbulente et légère, aussi légère d'ailleurs que la blessure que vous infligerez ou que vous recevrez. Ces rencontres, je ne puis les approuver.
- Comment vous, senor, vous un descendant des conquistadores, vous nous reprochez de mettre pour un oui ou pour un non, flamberge au vent?
- Ouand on va sur le terrain, c'est que la chose en vaut la peine ; et il faut pour que l'honneur soit satisfai l.que l'un des deux adversaires reste sur le carreau.
- Vous êtes-vous déjà battu?
- Jamais. Je répugne à verser le sang et ne suis pas querelleur.
- L'escrime est sans doute un des sports favoris de l'Argentine?
- Il n'y a guère que quatre cercles d'escrime, dont le principal est celui du Jockey-Club, et à Buenos-Ayres seulement, car dans les autres villes de la République, on ne fait ni épée ni fleuret. A Buenos-Ayres même, on ne fait d'escrime que dans les familles riches.
- Si bien que dans cet heureux pays, le duel est à peu près inconnu?
- A peu près.
- Merci, senor, et pardonnez-nous une curiosité que votre réputation permet de présenter comme légitime.
- Hasta mas ver! au revoir, nous dit l'habile escrimeur en nous reconduisant jusqu'au palier.
LÉO D'HAMPOL
Owner / Custodian
Loaned for digitization by Benjamin Bowles
Digitization Record
Digitized by Benjamin Bowles ; Cataloged by Benjamin Bowles
Collection
Citation
Léo d'Hampol, “Italian Fencing - Pini and Juan Bay in Paris,” Fencing Arms & Artifacts, accessed April 26, 2024, https://fencingexhibit.com/items/show/125.
Item Relations
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