Italian Fencing in Paris

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Dublin Core

Title

Italian Fencing in Paris

Subject

Periodical

Description

Illustrated article on the reception of Italian fencing and Italian fencing masters in France. Also provides commentary on the state of fencing and the rivalry between the Italian and French School.

Source

l'Escrime Italienne a Paris, L'Illustration, no. 2570, pp. 471-472, May 28, 1892

Date

28 May 1892

Contributor

Frédéric Régamey (Artist) ; L'Illustration (Publisher)

Rights

© Fencing Arms & Artifacts

Format

24.3 x 34.5 cm (complete periodical, closed)

Language

French

Type

Text

Identifier

2020.05.003

Text Item Type Metadata

Text

L'ESCRIME ITALIENNE A PARIS
L'escrime, en France, est plus en honneur que jamais, et le mouvement qui se dessine de plus en plus vif vers un sport dont l'utilité n'est plus à dé-montrer explique l'intérêt croissant qu'excitent, même parmi un public imparfaitement initié, les procédés appliqués à l'escrime par les différentes écoles.

L'assaut courtois qui a eu lieu dernièrement au Cercle de l'Union artistique entre le professeur français, Camille Prévost, et un maître d'armes de l'Ecole magistrale de Rome, Agesilas Greco, n'a pas été, cependant, ce qu'un vain peuple pense, un simple spectacle pour dilettantes d'escrime.

Cette sorte de duel au fleuret boutonné n'a pas eu pour seule raison de prendre la mesure de deux grandes écoles, rivales depuis des siècles, en met-tant aux prises deux de ses plus célèbres représentants.

Non, il ne s'est pas uniquement agi de savoir si la garde étrange - pour nous - de M. Greco offre, an point de vue attaque et défense, sur la garde élégante de M. Prévost de sérieux avantages; si la finesse de ce dernier, la délicatesse de la facture (le ses coups, valent mieux, pratiquement ou artiste-ment parlant, que la puissance de la poigne adverse ; si l'allonge souple des jambes, la détente légère du bras, sont préférables à la vigueur brutale de l'attaque en marchant, à la prise violente du fer étranger.

Si la question résidait là tout entière, nous n'y trouverions pas de sujet humoristique pour l'Illustration et nous n'aurions à dire uniquement aux techniciens que la preuve n'a pas été faite, le résultat de cet assaut ayant été indécis : autant de spectateurs, autant d'opinions.

Nous avons à révéler ici quelques faits plus curieux que nous appellerons par à peu près, à raide d'un tenue de métier : les dessous du Contre-de-Quarte.

Les lauriers du prodigieux Pini, professeur • de l'Ecole navale de Livourne, hantaient le sommeil du bouillant maitre Greco. A la suite d'exploits que nous dirons, M. Pini avait été l'objet de l'admiration et de la curiosité générales. Mérignac, Chevilliard et le baron d'Ezpeleta, entr'autres, étaient restés songeurs devant les biceps de cet hercule d'escrime qui assouplit ses muscles en jouant avec (les poids de quarante kilos ; dans notre école, nous considérons que tout exercice de force est nuisible à l'exécution des coups d'escrime.

Pini devenait, de par ses victoires, champion italien, Greco ne le voulait pas. Il voulait que l'on s'occupât de lui — il a assez de mérite pour pou-voir y u prétendre, il entendait inspirer dans les salles françaises la terreur qu'avait provoquée son compatriote et rival.

Car, vraiment, elle a été curieuse l'émotion qui a régné autour de nos planches d'entraînement pendant les jours qui ont précédé la rencontre de Ruë et de Pini.

De Mérignac on n'avait pas douté.

Une petite rencontre malheureuse dans laquelle le gaucher français Ruë s'était montré inférieur au spada italien avait groupé autour du maître de l'école d'escrime française quelques amis anxieux. Il n'est pas jusqu'à la livraison du costume d'assaut qui n'ait été un événement pour les dévots de la chapelle de la rue Saint-Marc; l'essai de la veste avait préoccupé jusqu'à l'expert M. Corthey, et un docteur soucieux de la libre circulation du sang. L'emmanchure, quelle grave question!

Mais, avant d'aller plus loin, il est utile de donner une succincte physionomie du monde des armes.

L'escrime est le plus passionnant des arts de désagrément. Car, c'est entendu, l'escrime est un art, et aussi une science, et non moins un sport. L'escrime est tout enfin, et l'escrime n'est rien, selon qui la pratique. Elle est souvent une fumisterie, consciente ou inconsciente, elle sert de trem-plin à des farceurs, et ouvre un abîme nouveau à la sottise humaine. Il y a l'art d'être fort et l'art de le faire croire.

Après vingt-cinq ans de travail, couronné de succès et de triomphes, es grands virtuoses désespèrent d'atteindre la perfection ; après six mois de plastron intermittent et de ferraillade impressionniste, de pauvres hères se parent des plumes du paon. Nul ne prétend jouer du piano eu bourrant un clavier de coups de poing; un fleuret à la main, M. Tout-le-Monde prétend en remontrer à Mérignac, à Ruë et à Prévost. Cela s'appelle le noble orgueil des armes.

L'escrime rend fou, mais sa folie, toute naïve, est douce, quoique cruelle souvent ; l'escrime rend sage, les vrâis escrimeurs étant des braves gens très pacifiques qui ne veulent que des luttes courtoises. Les fins tireurs assurent que l'épée déplace la main ; le duel est un autre déplacement inutile, qui ne prouve rien, au point de vue du grand art ; ils suivent la fière devise de la Société d'encouragement : “Ne la tire pas sans raison, ne la rentre pas sans honneur.”

Mais si les sages, les consciencieux, faisaient la loi, le monde de l'escrime, au lieu d'être vivant, bizarre, extraordinairement curieux pour l'observateur, l'humoriste, deviendrait une morne église oit ne se prêcherait plus que le dogme aride et monotone du Contre-de-Quarte, où ne se psalmodieraient plus que les discrètes lita-nies des attaques. C'en est fait des petites salles techniques où l'on mourait d'ennui.

Aujourd'hui dans les locaux de somptuosités di-verses on veut le rire à côté des armes ; les sujets ne manquent point, nous avons les Auguste qui le disputent aux Reszké, en passant par toutes les théories du grotesque, du talent, voire même du sublime.

Nous ne parlerons que pour mémoire des braves hygiénistes ; leur ambition se borne à ne demander qu'un peu de jeunesse — apparente — et beaucoup de santé. Section des sages.

Nous n'entrerons pas davantage dans le quartier des agités, et nous resterons avec les fanatiques, lesquels ne sont pas tous favorisés pas une musculature puissante, par un instinct merveilleux de l'escrime, par l'intelligence des armes ; mais ils ont, en revanche, le don admirable de la parole la plus éloquente, celle qui captive son public des aimées durant, celle qui exprime les plus profondes pensées, profondes comme le ciel et incompréhensibles comme l'infini.

Personne n'a songé encore à l'aire des conférences d'escrime et nous l'en félicitons. Si nous en jugeons par les étourdissantes conversations en-tendues dans les réunions d'armes, un 'discours sur la méthode serait lamentable. Oh! ce n'est pas qu'elle ne soit arrêtée et décisive, la méthode, tout le monde est d'accord sur le principe, niais on bifurque, chacun court après sa chimère et se perd, parce que chacun a son type de prédilection ou du moins chacun en a deux, lui d'abord — le moi, en escrime, prétend être aimable — et son idéal, ensuite.

Celui-ci tient pour l'un et celui-là tient pour l'autre; de grandes rivalités sent nées; champion contre champion. Chez M. Dollfus, à la salle Herz, il y a eu des luttes légendaires entre maîtres français.

Le baron de San Malato arrive un jour de Sicile. Mérignac, l'illustre champion de l'escrime nationale, l'écrase, par douxe coups à rien dans une séance mémorable, au Figaro et la guerre quasi impie continue entre Frères d'armes.

Dès lors, il n'est plus question des voisins; San Malato, n'est-ce pas toute l'Italie?

On s'entre boutonne à qui mieux mieux en famille, et personne, jamais, ne consent à s'avouer vaincu ; puis le calme renaît après l'effervescence. Les moins victorieux s'étendent mollement sur la couche de lauriers imaginaires.

Cependant Laocoon veille, Laocoon avertit : les Italiens nous guettent. On n'y prend garde. Peccoraro, Masaniello Parise — deux épées romaines de première grandeur sont venus, et l'école française leur a vaillamment tenu tête; le jeune Greco, Cantagalli, Rossi, Pessina, Guasti, autres guerriers de la phalange d'escrime italienne, n'ont dévoré personne. Quelques hâbleurs ont même l'imprudence de sourire, l'école italienne est traitée légèrement ; ce n'est, dit-on, qu'un jeu de tempérament, un jeu romantique, procédant des méthodes rudimentaires du seizième siècle.

Et voilà qu'en pleine sécurité resurgit un beau jour Pini, un petit professeur de la petite école navale de la petite ville de province Livourne. Pini! Ce n'est rien ou presque rien, un diable qui bondit, une sorte de jongleur abracadabrant. C'est un gars bien osé de venir tomber au milieu de nos maîtres d'armes ; son affaire sera vite réglée.

Pini n'avait fait en France qu'une courte apparition, il ne connaissait pas notre manière ; il avait tâté le jeu ; il revient terrible, remporte contre dix de nos premiers tireurs succès sur succès. En quarante-huit heures, elles se sont écroulées, toutes les coteries de salle à salle; on regrette le temps perdu dans les délices des triomphes faciles; les grenouilles affolées demandent un roi, mais un vrai roi du fleuret. Devant l'ennemi commun les enne-mis s'unissent, proclament un chef qui défendra l'honneur de l'escrime française. Mérignac avait abdiqué, il reprend le sceptre et oppose au terrible Italien un nec plus ultra dans une séance inscrite aux fastes de l'escrime. Ruë, le premier gaucher de France, trouve admirable l'exploit de son col-lègue, et rêve la gloire d'un combat pareil.

Il a une petite revanche à prendre : Pini l'a mal-mené ; un assaut de bienfaisance lui fournit l'occasion de provoquer le maître livournais. Celui-ci accepte.

Dans les salles, soudain, l'émoi est vif. Pini est
[REMAINDER UNAVAILABLE]

Owner / Custodian

Loaned for digitization by Benjamin Bowles

Digitization Record

Digitized by Benjamin Bowles ; Cataloged by Benjamin Bowles

Collection

Citation

“Italian Fencing in Paris,” Fencing Arms & Artifacts, accessed April 27, 2024, https://fencingexhibit.com/items/show/116.

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