Le Cercle d'Escrime de la Rue Volney [The Fencing Circle of Volney Street]

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Dublin Core

Title

Le Cercle d'Escrime de la Rue Volney [The Fencing Circle of Volney Street]

Subject

Periodical

Description

The author discusses the new salle d’armes of the Cercle de l’Escrime, soon to open on rue Volney in Paris. Founded in 1883, the Cercle de l’Escrime established its first salle d’armes on rue Taitbout, where, among others, renowned master Hottelet, journalist Adolphe Tavernier, and fencer Georges Breittmayer helped to make the salle a premier fencing establishment in Paris. Carrying on this legacy, the new salle d’armes, led by master Midelair and young masters Pierre Gallet and A. Coubard, will host international events featuring the best fencers at home and abroad.

Creator

Gaston de Saint-Thibault

Source

Le Sport Universel Illustre ; October 17 1909

Publisher

Fencing Arms & Artifacts

Date

17 October 1909

Rights

© Fencing Arms & Artifacts

Format

27.0 x 34.0 cm (closed)

Language

French

Type

Text

Identifier

2020.09.004

Coverage

France ; Paris

Text Item Type Metadata

Text

En passant dans la partie de la rue Taitbout qui relie les boulevards des Italiens et Haussmann, on remarquera qu'un des immeubles de cette artère vient d'être jeté bas. L'Hôtel qu'occupait le Cercle de l'Escrime n'existera plus d'ici peu. Là, oit hier encore, retentissait le joyeux cliquetis des fleurets, des épées et des sabres, ce ne sont plus que décombres ayant ensevelis l'une des plus jolies salles d'armes de Paris. Si la pierre et le fer n'ont pu résister à la pioche qui les a détruit, il n'en sera point de même des souvenirs qui s'attachent à cette salle d'armes. Les luttes sévères, les combats émotionnants, les escrimeurs qui ont fait admirer leur science sont trop nombreux, trop importants et trop célèbres, pour que rien ne puisse les effacer de la mémoire des dilettantes de l'Escrime, qui ont eu la bonne fortune de les applaudir.

S'il est, en effet. une institution qui puisse s'exciper de réels services rendus à l'art des armes, c'est bien le Cercle de l'Escrime. A tel point que si je devais énumérer tous les événements qui furent organisés, et citer tous les maîtres et amateurs qui y prirent part, il me faudrait tout uniment refaire l'histoire de l'Escrime de ce dernier quart de siècle.

C'est en 1883, que fut fondé le Cercle de l'Escrime, par quelques escrimeurs qui rêvaient de doter Paris d'une salle d'armes modèle, et dont l'irréprochable installation leur permettrait d'y donner, quel-q u' en suit la conséquence, des réunions d'armes sensationnelles. Il n'est point douteux que ce double but a, non seulement été obtenu, mais encore outre-passé.

Rien d'ailleurs ne fut ménagé pour assurer le succès de l'entre-prise, qui parut, à l'époque, au moins hardie.

La salle d'armes fut placée sous l'égide d'un maitre, dont le nom seul eut suffit à en affirmer l'avenir. Le maitre Hottelet, à peine sorti de l'armée, et qui venait d'être promu chevalier de la légion d'honneur, accepta ce poste. La valeur du technicien, la réputation, acquise par maintes victoires, du praticien plaçaient, de par un tel maître, la salle d'armes du Cercle de l'Escrime au premier rang des salles parisiennes. Que les inscriptions aient afflué de suite, cela n'a rien qui puisse étonner, le contraire eut été surprenant.

Mais là, ne s'arrêta point les efforts des dirigeants de cette association.

Parmi les choses les plus importantes, dont les armes françaises sont redevables au Cercle de l'Escrime, et pour n'en citer que les principales, les escrimeurs ont souvenance d'y avoir vu la reproduction de l'assaut de « la chevalière d'Eon » avec le chevalier de Saint-Georges. Dans cette même soirée. Mlles Invernitzzi et Moréno, de l'Opéra, interprétèrent des vers d'Armand Sylvestre, que H. Duvernoy prosodia, et qui furent composés spécialement pour la circonstance.

Aux côtés des luttes que- se livrèrent chaque jour en la salle de la rue Taitbout, les virtuoses des trois. armes,. on. n'a point oublié que l'on y vit briller les maîtres fameux qui ont noms : Kirchhoffer, Lucien Mérignac, Rouleau Adolphe et Georges Rue, C. Prévost, Mongin, Lemoine, Molinier. Les etrangers : Pini et ses élèves Juan Bay, Carbone, Nigro, Rodriguez et Roque, de Buénos-Ayres ; Pecoraro, Greco, Sestini, De Smedt, Rabau, Selderslag, De Bel, Verbrugge.

Aussi les amateurs: MM. Alfons° de Aldama, Vavasseur, de Botta, d'Espéléta. baron d'Ariste. de Borda, Jacques Lionville.

Tout ceci n'est rien en com-paraison de ce que l'on voit au Cercle de l'Escrime, clans le domaine de la ditiusion et de l'émulation.

En première ligne, le Tournoi de 1905 est resté l'épreuve internationale la plus importante qui ait été consacrée au fleuret. Kirchhoffer y réédita la brillante victoire remportée en 1896, du tournoi du Figaro. Tournoi dont les épreuves furent également disputées en la salle de la rue Taitbout, mise gracieusement à la disposition des organisateurs. Ce désir d'être utile à l'Escrime, ou simplement aimable aux escrimeurs qui se remarque chez les dirigeants du cercle, se manifeste d'ailleurs à chaque occasion qui se présente.

C'est ainsi qu'il a été permis à M. Adrien Guyon, le dévoué propagandiste de l'arme d'estoc et de taille dans l'armée, d'y donner, avec la société « Le Sabre », qu'il préside, des réunions dont le nombre k dispute à l'intérêt. Le Critérium de Paris, l'épreuve annuelle réservée aux amateurs fleurettistes, y fut plusieurs fois disputée; le challenge en est actuellement détenu, et pour la seconde fois, par la salle d'armes du Cercle. Pour tout dire, on ne compte point dans l'escrime mondiale, de rencontre, de match, d'assaut, de soirée. de concours, qui n'ait tenu ses assises en la salle d'armes de la rue Taitbout.

Il n'est donc point exagéré de savoir infiniment de gré au peintre Frédérick Régamey, dont l'habile pinceau a immortalisé la salle aujourd'hui disparue.

Au début de son instauration, le cercle de l'Escrime fut d'abord présidé par M. Aurélien Scholl, à qui succéda M. Charles Chincholles. Les escrimeurs ont gardé de ces deux présidents le plus agréable des souvenirs. Tout en a reconnaissant l'honneur qui revient aux deux premiers présidents, il me faut convenir qu'ils furent puissamment aidés par deux escrimeurs dont les noms sont inscrits depuis longtemps, au livre d'or de l'escrime contemporaine.

La prospérité rapide, la pérennité aujourd'hui confirmée du cercle de l'escrime; les exceptionnels services qu'il a rendu à la cause de nos armes, sont choses dues en partie à MM. Adolphe Tavernier et Georges Breittmayer.

Depuis cinq années, Adolphe Tavernier préside aux destinées du cercle de l'escrime. Il n'apparaît point qu'un choix meilleur put être fait. Ceux qui appelèrent à ce fauteuil l'escrimeur brillant, le chroniqueur autorisé, que fut l'actuel président du cercle, se sont donc montrés bien inspirés.

Escrimeur, il l'est encore; mais a ses heures et pour lui seul, car il ne se montre plus en public, et c'est dommage. Chroniqueur, il ne l'est plus, et c'est bien regrettable. Au temps où Adolphe Tavernier tenait la plume, chacun, au lendemain d'un assaut, s'empressait à le lire. Le spectateur, pour trouver un détail qui lui avait échappé; absent, pour avoir l'illusion d'un spectacle non vu, mais dont il pouvait se rendre compte, l'exécutant, enfin, pour chercher un avis ou un enseignement.

Pour le seconder dans sa tâche délicate, le président trouva en son ami Georges Breittmayer, un collaborateur au dévouement inlassable.

Georges Breittmayer, a, lui. aussi, un passé d'escrimeur des plus enviables. Fleurettiste avéré, il est épéiste à ses heures; mais seulement sur le terrain, et alors il affectionne que les lames soient franches. Ce qui ne l'empêche point de garder aux lèvres, cc sourire aimable autant qu'énigmatique, qui lui est particulier.

Les succès à ces deux armes ne se comptent plus, et tout dernièrement, à Nancy, il enlevait brillamment, et sans une défaite malgré la valeur des concurrents, le tournoi de fleuret après avoir soutenu dix-neuf assauts. Ce fait d'armes serait. si tel était son intention, le digne couronnement d'une carrière bien remplie.

La compétence précise en armes de Georges Breittmayer, jointe à un caractère juste et pondéré, à un esprit éclairé, ont fait de lui, depuis fort longtemps déjà, l'arbitre de presque toutes les affaires d'honneur. Par ailleurs, il est le véritable paradigme, pour ainsi parler, de l'organisateur.

La Grande Semaine des Armes de Combat, le Tournoi international de 1905, la Coupe des Officiers de France, épreuve qui amena la fondation de la Société militaire d'Escrime Pratique; le challenge d'Epée international par équipe de trois officiers, institué à la dernière Grande Semaine Militaire, en même temps que les épreuves de fleuret et de sabre dotées et instituées respectivement par le maître Kirchhoffer et M. Adrien Guyon ; enfin, tout récemment, l'instauration du Comité d'Escrime de la ville de Paris, sont, de l'oeuvre de Breittmayer, les principales innovations.

Il n'est donc point malaisé de prevoir, avec de tels hommes, ce que le Cercle de l'Escrime définitivement installé en son nouvel hôtel, peut réserver à l'avenir.

Les soins apportés à l'aménagement de la nouvelle salle d'armes de la rue Volney, sembleraient nous être de sûrs garants des projets qui se révéleront sous peu.

La salle d'armes, les salons, vestiaires et dépendances ont, en eflèt, été agencés avec un goût raffiné et une minutie qui se remarque dans les moindres détails. Le luxe s'y nue heureusement avec le confort: à tel point qu'aucune salle d'armes actuellement existante, ne saurait soutenir la comparaison.

D'autre part, la question d'hygiène (levait naturellement préoccuper les dirigeants du Cercle. Elle a été solutionnée de façon absolue, par l'installation d'appareils spéciaux de nettoyage par le vide. Chaque matin, de la cave au grenier, tous les salons, toutes les pièces de l'hôtel sont rapidement débarrassés, par Ce système, du plus petit grain de poussière. C'est donc dans une atmosphère absolument pure, que peuvent évoluer les membres du Cercle et se livrer à leur sport favori. Bienfait qui a son importance surtout en escrime.

C'est donc dans un cadre merveilleux, que désormais le célèbre maitre Louis Mérignac continuera à infuser sa science aux nombreux élèves qui lui demande quotidiennement l'appui de ses lumières. C'est également à la nouvelle salle d'armes du Cercle de l'Escrime, où se pourra admirer la magnifique pyramide d'argent massif sur socle de marbre vert, que les escrimeurs mexicains ont offert au maître, en souvenir de la visite qu'il vient de rendre à son fils Lucien Mérignac. Ce cadeau princier qui porte le drapeau mexicain dont les couleurs sont faites d'une émeraude, d'un rubis et d'un brillant — est couvert de nombreuses signatures, parmi lesquelles se remarque celle du général Diez, président de la République Mexicaine et celles aussi des membres des gouvernements.

Fort bien reçu à l'Ecole militaire de Mexico, fondée et dirigée par Lucien Mérignac. le maître du Cercle de l'Escrime y a produit une profonde impression et il rapporte de son voyage le meilleur souvenir.

Aux côtés de Louis Mérignac, c'est le digne successeur de Hottelet, le maitre Midelair, qui assure l'enseignement des armes au Cercle de l'Escrime. Les qualités du professeur Midelair ont déjà assuré à la salle un certain nombre d'élèves, dont la quantité augmente sans cesse.

Les jeunes maîtres Pierre Gallet et A. Coubard, viennent ajouter encore à l'intérêt, qui s'attache à la pratique des armes au Cercle, par maints succès. Tous deux obtinrent brillamment le brevet de maître adjoint de l'Académie d'armes, avec la mention très bien à laquelle les examinateurs joignirent leurs félicitations. Fait peu commun, car on se montre assez parcimonieux de compliments, en la docte Académie.

L'inauguration de la nouvelle salle d'armes du Cercle de l'Escrime, sera l'occasion d'un grand assaut international. Toujours à la recherche de nouveautés susceptibles d'enrichir encore les annales des armes, les organisateurs feront appel à plusieurs célébrités étrangères particulièrement de Suède et de Norvège. Il a également été décidé de faire venir les principaux maîtres français professant à l'étranger. Cette dernière innovation, mérite non point seulement l'encouragement, mais encore d'être citée comme un exemple digne d'une imitation sou-vent renouvelée. On parle aussi de la rentrée de Lucien Mérignac. en prenant part à cet assaut.

En terminant, souhaitons que la nouvelle salle d'armes de la rue Volney, ne fasse pas trop songer à l'ancienne de la rue Taitbout. Ce qui, à tout prendre. est fort probable. On ne vit point toujours avec les disparus, dont le passé permet d'évoquer d'agréables réminiscences.

Gaston de Saint-Thibault.

Owner / Custodian

Loaned for digitization by Benjamin Bowles

Digitization Record

Digitized by Benjamin Bowles ; Cataloged by Jordan Bradley

Collection

Citation

Gaston de Saint-Thibault, “Le Cercle d'Escrime de la Rue Volney [The Fencing Circle of Volney Street],” Fencing Arms & Artifacts, accessed April 19, 2024, https://fencingexhibit.com/items/show/217.

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