The World and Sports - The Épée

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Dublin Core

Title

The World and Sports - The Épée

Subject

Periodical

Description

1901 article by Ernst Nomis describing the rationale and merits of the newly-introduced épée fencing in contrast to foil fencing. Contains some technical descriptions of maneuvers and techniques with photographs of Spinnewyn, head of Salle Spinnewyn and the Circle d’Escrime Épée.

Creator

Ernst Nomis

Source

Le Monde et Le Sports - l'Épée, Le Monde Moderne: Revue Mensuelle Illustrée, no. 74, February 1901

Date

February 1901

Contributor

Le Monde Moderne: Revue Mensuelle Illustrée (Publisher)

Rights

© Fencing Arms & Artifacts

Format

18 x 25.5 cm (complete periodical, closed)

Language

French

Type

Text

Identifier

2020.04.010

Text Item Type Metadata

Text

LE MONDE ET LES SPORTS - L'ÉPÉE
Nous assistons en ce moment à une évolution très rationnelle de l'escrime en France. Le fleuret, qui jusqu'à ces dernières années avait obtenu les faveurs du public, perd chaque jour quelques fervents qui, les uns après les autres, s'adonnent à la pra-tique dé l'épée. L'un est une arme et l'autre un jouet. L'épée employée seule pour le combat est donc le seul instrument qui doit servir à le préparer ; tandis que le fleuret, d'un maniement plus facile et sans doute plus gracieux, ne peut qu'en-traîner à mal ceux qui l'emploient exclusivement dans les salles.

En effet, la légèreté du fleuret, sa garde mal protégée et les règles qui en régissent le jeu laissent pour ainsi dire au hasard la réuSsite de certains coups , la pointe vient-elle toucher l'avant-bras par exemple, cela ne prouve rien, car cette partie étant trop rapprochée de l'adversaire et insuffisamment protégée ne peut être utilement garantie. Ces coups aux parties avancées ne prouvant rien ne comptent pas. Pour d'autres raisons, il eri est de même pour ceux qui sont donnés à la jambe ou à la tête ; seuls doivent avoir leur importance les coups portés au torse.

Mais ces mots ne comptent pas! ne peuvent avoir de valeur que dans les luttes de salle où l'adresse est exclusivement en jeu, car sur le terrain, en dépit des conventions, tout compte. Si un tireur reçoit quelques centimètres de fer dans la jambe ou dans le poignet, il est assez difficile de dire que cela ne compte pas ! car le blessé est bien forcé de s'en apercevoir.

C'est pourquoi celui qui voit dans l'escrime autre chose qu'un simple jeu et qui tient à se préparer à toutes les éventualités laissera le fleuret pour l'épée. Ces deux escrimes ne se ressemblent pas ; tel tireur réputé au fleuret fera triste mine devant un néophyte qui sait quelques bonnes règles d'épée, qui connaît les moyens de se protéger et qui peut tenir son adversaire en respect par une position prudente, sinon savante.

Si l'homme doit être prêtsâ toutes les éventualités qui peuvent se présenter devant lui, il n'en est pas moins vrai, que le duel est blâmable en soi, immoral, ne prouvant rien quant à ses résultats, il devrait disparaître de nos moeurs françaises comme il a déjà disparu dans plusieurs pays qui se flattent pourtant d'être autant civilisés que le nôtre. Si vis pacem, para bellum. Ayez une forte armée, d'innombrables canons et des navires de guerre, entourez-vous de citadelles redoutables, sachez enfin décupler l'importance de tout votre armement par une publicité bien faite et vous serez tranquilles chez vous ! Pour des individus, c'est la même chose : sachez bien tenir une épée en main, faites-vous une bonne réputation de tireur, et vous éviterez le duel mieux 'que par tous les raisonnements et l'étalage de principes arrêtés. Que de personnes se sont vues contraintes d'aller sur le terrain, malgré leur hostilité pour ces combats singuliers et malgré toutes les belles phrases qu'elles avaient proférées toute leur vie contre eux.

Seule l'escrime à l'épée prépare au combat, seule l'escrime à l'épée peut éviter les rencontres par la crainte qu'inspirent ceux qui savent bien se servir de cette arme. L'emploi constant de l'épée permet un reproche, c'est celui de la dépense : on sait que dans les assauts les lames se brisent souvent ; or, le remplacement d'une lame d'épée est d'un prix élevé, alors que le coût d'une lame de fleuret était jusqu'ici insignifiant.

C'est pour parer à cette difficulté que M. Spinnewyn, le maître réputé d'épée, a imaginé une épée dite épée d'étude. La lame, au lieu d'être triangulaire, est à section rectangulaire ; son prix est peu élevé, il ne dépasse pas celui d'une lame de fleuret. Cette épée spéciale sert pour le travail des salles ; mais pour les, assauts sérieux on emploie la véritable épée de combat. L'une et l'autre possèdent naturellement la coquille de garde qui est une caractéristique de l'épée par rapport au fleuret.

Entre personnes connaissant bien le maniement de l'épée, le duel perd en partie sa gravité; les adversaires se tiendront toujours à distance et les seules atteintes possibles seront faites à la main ou à l'avant-bras. Cette circonstance n'est certes pas une règle, et un bon escrimeur verra sans doute avec plus de satisfaction un coup porté à la tête ou à la poitrine, comme étant plus décisif ; mais il aura d'autant plus de peine à réaliser ce fait qu'il aura affaire à une contre-partie plus redoutable.

Dans une certaine école 'd'escrime, on a cherché à maintenir toujours entre les combattants une distance importante, afin d'éviter justement les coups sérieux ou dangereux. M. Spinnewyn, dont nous ne saurions trop répéter le nom en matières d'épée, a cherché au contraire à trouver un moyen terme entre celte méthode un peu trop douce et celle du fleuret si terriblement néfaste si on voulait l'employer sur le terrain. Son système est entière-ment basé sur le but à atteindre, c'est-à-dire qu'il cherche à mettre ses élèves dans les conditions les plus semblables à celles qu'ils seraient appelés à retrouver en cas de combat. C'est donc de l'escrime pratique avant tout, escrime de combat.

Tenez votre épée fermement, dit-il, mais sans raideur avec le pouce et l'index, la poignée reposant entre la première et la seconde phalange de l'index, les autres doigts restant en contact avec la poignée pour la serrer plus fortement et avoir de l'autorité dans les attaques de fer. Il faut que la main soit souple, mais qu'elle soit toujours sûre, qu'elle obéisse sans hésitation et qu'elle manoeuvre sans retard ni faiblesse.

Pour être bon tireur, il fat4 avoir une bonne garde, c'est une condition essentielle ; chacun a la sienne, elle varie suivant les dispositions physiques, suivant les aptitudes, les caractères et aussi suivant les leçons reçues et les exemples qu'on a eus devant les yeux. La garde est, en quelque sorte, la position d'attente qui permet au tireur d'être toujours prêt pour l'attaque et pour la défense; c'est la position neutre à laquelle on revient toujours.

Au commandement "En garde", il faut allonger le bras, le corps bien effacé, le bras gauche tendu ; puis raccourcir légèrement le bras droit et lever la main gauche; un troisième mouvement fera re-culer le pied gauche et fléchir les jambes de façon à donner au corps entier une certaine assiette élastique qui lui permettra les prompts mouvements en avant ou en arrière.

Une règle absolue que l'on doit cher-cher à suivre toujours est de tenir l'épée dans le prolongement de l'avant-bras ; de cette façon, on sera sûr de ne jamais être touché aux parties avancées, et comme, d'autre part, en allongeant constamment l'épée, on peut toujours tenir son adversaire à distance, celte règle, à elle seule, pourrait suffire pour former un bon élève. Mais, hélas! elle est difficile à mettre en pratique; car la main bouge, l'avant-bras s'élève ou s'abaisse, et, dans toutes- ces positions, il n'est pas aisé de maintenir en ligne droite l'épée et le bras; d'autre part, la position en dehors de l'avant-bras exige une certaine tension des nerfs fort pénible aux commençants; il faut astreindre les muscles, les habituer à ces mouvements qui ne sont pas naturels ; on ne peut obtenir une position heureuse qu'avec beaucoup de volonté et de pratique.

Tous ceux qui ont fait un peu d'escrime savent que l'attaque est l'action du tireur qui cherche à porter un coup à son adversaire en se fendant. Ce mouvement peut varier à l'infini, il peut être simple, c'est-à-dire provoqué par un seul geste; il peut, au contraire, être très complexe s'il est provoqué par plusieurs, dont il est impossible d'analyser la suite, à cause de leur rapidité et des incidents nombreux qui peuvent, se présenter ; de toutes façons, l'attaque est empêchée par ce qu'on est convenu d'appeler le coup d'arrêt; or, dans l'escrime à l'épée, ce coup d'arrêt prend une importance considérable, car il peut être porté avec beaucoup d'efficacité audéssus du poignet bu sur l'avant-bras. On conçoit fort bien que la position fendue d'un combattant découvre légère-ment les parties avancées et présente toujours une surface sur laquelle il est possible d'agir sans qu'il soit nécessaire de détourner l'épée adverse.

Dans l'escrime de fleuret, le coup d'arrêt ne peut être employé avec autant d'efficacité, car, ainsi qu'on le sait, seuls les coups portés au torse doivent compter; il est donc plus difficile, en ce cas, d'at-teindre l'adversaire que si l'on a la faculté de le toucher au bras.

Depuis quelques années que l'épée est à la mode chez nous, il est souvent question des tireurs italiens. En quoi diffèrent-ils des nôtres? Leur épée est spéciale, dit-on! On trouve, en effet, une petite différence dans la coquille de garde ; une barrette en fer croise la poignée près de la garde ; cette petite tige métallique peut avoir son utilité, le pouce vient s'appuyer sur, elle et s'en sert comme d'un levier qui permet de passer avec plus de fermeté :et de précision de la position en quarte à la position en sixte et, inverse-ment ; mais l'avantage n'est 'pas consid& rable ; d'autre part, cette pièce supplémentaire complique la poignée, et la main peut s'y embrouiller quelquefois sans profit.

D'une façon générale, l'Italien est us entreprenant que le Français dans le assauts, il agite davantage son fer, il cherche à compliquer à dessein la partie pour empêcher son adversaire de se reconaître et de pouvoir calculer ses coups, c'est ce qui fait dire que les Italiens ferraillent. Mais ils ne sont pas dangereux pour cela, nous l'avons bien vu : dans les différentes rencontres qui ont eu lieu ces dernières années, nos tireurs se sont toujours montrés supérieurs. Le plus prudent, dans les rencontres avec les tireurs italiens, est de se tenir en réserve et de ne pas se laisser aller à leur jeu embrouillé et compliqué. Un bon escrimeur français aura toujours le moyen de trouver un jour où il lancera son épée au milieu des mouvements dés-ordonnés de son adversaire.

Je tiens à remercier ici M. Spinnewyn, qui a bien voulu laisser braquer sur lui l'objectif, afin d'obtenir les différentes images spécialement destinées au Monde Moderne.
ERNST NOMIS.

Owner / Custodian

Loaned for digitization by Benjamin Bowles

Digitization Record

Digitized by Benjamin Bowles ; Cataloged by Benjamin Bowles

Collection

Citation

Ernst Nomis, “The World and Sports - The Épée,” Fencing Arms & Artifacts, accessed April 19, 2024, https://fencingexhibit.com/items/show/128.

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